La vigne

“Accepter de ne pas savoir, ne pas chercher le contrôle”

Prendre le temps

La vigne, là où le temps s’étire… L’expression du végétal est rarement immédiate. La bonne santé de nos vignes dépend de tellement de facteurs hors de notre contrôle que, hormis les plantations/arrachage et la taille, notre intervention sur les vignes n’est en réalité qu’une série de gestes d’accompagnement.

Accepter de ne pas savoir, ne pas chercher le contrôle mais développer un regard attentif. Cultiver une diversité foisonnante comme moteur d’une instabilité permanente garante d’une bonne adaptation.

Un vignoble très préservé

Nous avons la chance d’avoir trouvé dans le Bugey ce vignoble à l’écart, entouré de forêt, avec une pente douce, un peu en altitude, entre 450 et 500 mètres, orienté sud-est.

Nos vignes sont plantées sur le massif géologique du Jura. Le sol est composé de marnes calcaires avec des argiles rouges, à l’exception de notre îlot de cépage blanc sur un dépôt de moraines glacières, à argiles blanches.

Les parcelles sont en deux îlots, à 5 minutes à pied les unes des autres. Nous travaillons en agriculture biologique depuis notre installation en 2019, et nous avons été certifiés en 2022.

Les vignes ont entre 35 et 65 ans, avec énormément de ceps manquants. C’est pourquoi nous avons décidé d’investir fort dans de nouvelles plantations, en choisissant les cépages (sélection massale), portes-greffes qui nous semblent prometteurs en ces temps d’incertitudes climatiques. Et de redynamiser des rendements très très faibles. D’ici 2027, le domaine sera à moitié composé de vieilles vignes (pinot noir, chardonnay, mondeuse noire) et à moitié de jeunes vignes (altesse, mondeuse noire, molette, douce noire et jacquère).

Emma taille_Mangeux dPierre
Vignes au printemps_Mangeux dPierre

Nos pratiques

Nous pratiquons la taille dite douce ou physiologique, basée sur un modèle de guyot poulsard. Pour les jeunes vignes, pareil, respect du flux de sève, réflexion sur l’entassement… La taille est le moment de l’année où chaque pied est ausculté, où nous jugeons de sa vitalité, et estimons sa capacité à porter des fruits pour la saison. La taille est couplée à un ébourgeonnage soigné.

Nous traitons la vigne contre le mildiou et l’oïdium avec cuivre et soufre. Selon les cas, nous y ajoutons des extraits fermentaires, des tisanes, huiles essentielles…

Nous gardons un enherbement permanent et spontané dans l’inter-rang, et ne travaillons que sous le rang. C’est jusqu’ici notre logique, mais cela peut évoluer. Nous nous nourrissons des pratiques des amis vignerons, des expérimentations en agronomie.